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Bienvenue en pays celtique...
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Bienvenue en pays celtique...
29 décembre 2006

Carlos Nùnez

Interview de Carlos Nuñez
réalisée le 24 mars 2006

dimanche 26 mars 2006.

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Julio



Le musicien Carlos Nuñez, magicien de la gaita, nous parle de sa soirée de la St Patrick 2006. Il nous explique ce qui le fait vibrer et nous parle de l’avenir des musiques celtiques. Carlos Nuñez au naturel...

A l’issue du concert, j’avais eu la chance (voir par ailleurs le résumé de la soirée de la St Patrick 2006 à Bercy en cliquant ici) de rencontrer Carlos Nuñez qui a accepté d’accorder cette interview à l’Artmaniaque. Je le rappelai le mardi alors qu’il sortait justement de scène, et n’était pas alors disponible. La seconde fois fut la bonne : je réussis à la joindre alors qu’il récupérait ses bagages à Orly, avant de prendre le train pour Rennes où il était attendu. L’interview est en français, langue que Carlos Nuñez maîtrise parfaitement.

Julio : Salut Carlos, et merci d’accorder cette interview à l’Artmaniaque sans même nous connaître, et sans nous faire passer par ton service de presse ! NdA : Son service de presse, site où l’on peut trouver une excellente biographie de Carlos, et la raison pour laquelle il parle si bien le français !

Carlos Nuñez : Je t’en prie, c’est bien pour ça que je t’ai passé mon portable !

J : Tout d’abord, Carlos, comment s’est passé le concert sur un plan personnel ?

C : Cela s’est très bien passé, je suis très, très content. Pour moi ce concert a concrétisé un rêve, celui de réunir des Bretons de partout pour ensemble fêter la St Patrick. Tu sais, la St Patrick était au départ une fête exclusivement irlandaise, et est apparue progressivement en France et à Paris. Il y a 10 ans on jouait face à 2000 personnes, puis 3000, pour un développement incroyable et aujourd’hui, ce concert de 25000 personnes ! Je me rappelle quand on jouait avec The Chieftains, c’était formidable mais ça n’avait pas la même dimension...

J : Comment as-tu ressenti l’accueil du public ? C’était un public parisien qui découvrait, ou au contraire un public de connaisseurs ?

C : C’était un vrai public de connaisseurs, avec beaucoup de Bretons venus exprès, bien sûr, mais également d’autres Français qui aiment la musique celtique, ou qui ont un sentiment spécial envers la Bretagne et sa culture. J’ai été très surpris par la forte présence de la jeunesse... On s’est énormément amusé comme tous les musiciens sur scène, avec ce sentiment de communion avec le public.

J : D’ailleurs, tu as même rencontré à la fin du concert, ces jeunes Italiens venus exprès de Brescia pour écouter et danser au son de la musique celtique. On t’a senti touché par ce geste... Cela signifie-t-il que la musique celtique sait plaire au delà des frontières des pays celtes ?

C : Absolument, c’est exactement ce qui se passe. La musique celtique devient universelle. Il y a quelques années, elle ne touchait que des régions comme l’Irlande, l’Ecosse et la Bretagne. Mais aujourd’hui, on trouve partout un public qui ressent quelque chose au son celtique, même dans des pays éloignés comme le Brésil, le Vénézuela où nous irons jouer cette année. La semaine prochaine, nous partons en tournée au Japon, et c’est notre onzième, on en fait une par an ! Je crois qu’il se crée un public universel, mondial, autour de la musique celtique. Le futur de celle-ci, c’est le mélange avec toutes les musiques du monde qui présentent certaines similitudes avec la musique celtique. Il y a 10 ans, on était à Cuba avec The Chieftains et Ry Cooder (NdA l’homme qui avait réuni les artistes du Buena Vista Social Club), et on mêlait déjà les cornemuses et les sons cubains... Aujourd’hui, c’est toujours cela que j’essaie de faire, avec la musique latine bien sûr. Samedi un de nos titres était un mélange de musique bretonne et de flamenco.

J : On t’a vu t’éclater avec tes musiciens, et surtout avec Dominique Dupuis, la très belle violoniste acadienne. Qui a eu l’idée, ou l’envie, de vous faire jouer ensemble ?

C : On s’est plus qu’éclaté. Tu vois, c’était une de ces soirées où tu te dis, quand elle se termine : "Ouah, c’était la meilleure soirée de ma vie". C’était un soir magique, vraiment. Mais c’est quelque chose qui dépend de tout le monde. On sent qu’une nouvelle génération de public arrive, séduite par le message de la musique traditionnelle. J’ai 34 ans, quand j’en avais 13 à Lorient, c’était déjà le même sentiment. NdA : Carlos avait même remporté le prix du meilleur joueur de gaita, la cornemuse galicienne. Quant à Dominique Dupuis, c’était la première fois que l’on était réunis en France, mais nous avions déjà joué ensemble en Italie. Elle est vraiment incroyable, avec une grande énergie...

Carlos Nuñez pendant le final

J : On a constaté que les musiques entraînantes ont été plus applaudies que des morceaux plus calmes, ou que les bagadou. Est-ce qu’il faut comprendre que la musique bretonne plait moins que les musiques galicienne ou irlandaise ?

C : Non, pas du tout ! Déjà, parce que notre groupe a joué beaucoup plus de mélodies bretonnes que galiciennes ! Le morceau Tro Breizh, qui est un An Dro (NdA un des divers rythmes de la danse bretonne), tout le public l’a dansé ! Tout autour du monde, on a joué des morceaux bretons qui marchent très bien. Au Japon, en Espagne. L’An Dro c’est incroyable, c’est un rythme qui parle à tout le monde : quand tu vois des Japonais essayer de danser un An Dro, tu te dis qu’ils ont bien compris l’esprit du fest-noz, c’est très puissant.

L’accueil du public n’est jamais une question de musique festive ou plus calme, c’est la façon dont on le fait qui est importante. La musique de Mar Adentro (NdA : Goya - César espagnol- de la meilleure musique de film, musique co-composée par Carlos Nuñez) était très orchestrale, très sérieuse, et elle a remporté un grand succès...

J : Depuis quelque temps, beaucoup de chansons traditionnelles sont réadaptées avec des accents rock ou même techno, comme on a pu l’entendre à Bercy. La musique celtique, comme toutes les musiques, évolue, est-ce une bonne chose pour notre culture ?

C : Il y a pas mal d’années, pour mon deuxième album, j’ai commencé à travailler avec des maestros de la techno... Les Afro Celt Sound System, et aussi Hector Zazou, l’un des tout meilleurs mondiaux en musique électonique, qui a travaillé avec Björk et Suzanne Vega, ... Quand je décide de faire participer d’autres musiques avec la musique celtique, je m’entoure toujours du meilleur dans chaque spécialité. Si j’ai besoin d’une guitare électrique pour un son celtique, j’appelle Dan Ar Braz, par exemple. La musique traditionnelle est une chose tellement simple quelle dépend beaucoup de l’interprète ! Une musique simple peut tout casser si elle est jouée par des maestros...

J : Tu parles du peuple celte comme d’un seul peuple épars, partageant une même culture. Prenons la Galice : les Celtes de Vigo sont-ils aussi fiers que ceux de Brest, Cork ou Cardiff ?

C : Tout à fait ! Nous sommes même très fiers. Tu sais que le club de foot de Vigo s’appelle le Celta ! L’hymne galicien est rempli de références à l’imaginaire celtique. Le modèle de la Galice d’aujourd’hui, décrit par Alfonso Castelao dans les années 40, a été inspiré par des bouquins bretons... la personnalité galicienne, son identité, s’est retrouvée grâce aux repères donnés par la Bretagne. On a retrouvé dans la bibliothèque de Castelao un bouquin en français, d’Anatole Le Braz, complètement annoté, où Castelao avait traduit tous les mots de la tradition bretonne pour identifier les points communs entre la Bretagne et la Galice ! Les "galegos" savent qu’ils doivent leur autonomie à son travail...

J : Quels sont tes projets à court terme ? On a parlé de ce voyage au Japon...

C : Oui, nous y allons pour présenter le DVD "Carlos Nuñez en concert", qui vient de sortir. On a filmé ce concert qui avait lieu à Castrellos en Galice, le jour de mon 33ème anniversaire. C’était devant 33.000 personnes, un moment inoubliable. J’avais invité The Chieftains, des sonneurs écossais et du Canada... Léon Giéco était venu d’Argentine pour les morceaux inspirés du tango. Sur le DVD, on trouve aussi le film "Un Breton en Galice", c’est en fait le récit de la venue d’Alan Stivell chez moi, où je l’avais invité. Il a trouvé toutes les similitudes entre les deux pays, la Bretagne et la Galice, c’était très intéressant.

J : Te verra-t-on à Lorient en été ?

C : Lorient, je ne sais pas encore... Mais je serai à Celtica, au Stade de la Beaujoire de Nantes.

J : Carlos Nunez, est-ce que l’année prochaine on te verra carrément danser avec le public pendant le fest-noz ?

C : (rires) tout à fait, déjà cette année j’ai dansé un peu, j’adore ça !

J : Bien, merci Carlos, l’interview se termine, j’imagine que tu connais Florian Müller qui a créé ton site de fan? NdA : Il y a un lien (en bas à gauche) vers une vidéo de Carlos en interview à Quimper

C : Bien sûr, tu lui passeras le bonjour

Sites à consulter :

Le concert St Patrick 2006 à Bercy : Les photos

Un site de bienvenue en Galice

Le site officiel de Carlos Nuñez

Pris sur http://www.artmaniaque.com/article.php3?id_article=318

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Commentaires
G
Oh la la, comment il se la ramène, Florian !PTDR<br /> Sinon, le pote Nuñez est toujours égal à lui-même, ça fait plaisir ! :)<br /> Dommage qu'il soit pas à Bercy en 2007 ...
Bienvenue en pays celtique...
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